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Apparition à Banneux

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Apparition à Banneux Empty Apparition à Banneux

Message par Admin Mer 26 Oct - 20:45

Apparition à Banneux Notred10

Première apparition :

Dimanche 15 janvier 1933

Dans la nuit toute noire, pleine de neige et glacée, le petit village de Banneux repose, paisible et silencieux. A la Fange, il fait plus noir encore. On n'entend que le vent. Il siffle sec et dur, secouant les hauts sapins courbés sous le poids de la neige.

Ce dimanche 15 janvier 1933, à dix-neuf heures, chez les Beco, dans la pièce antérieure qui sert de cuisine la mère s'occupe à soigner son dernier-né, Marie-Louise. Mariette Beco, assise sur le banc placé devant la fenêtre, veille auprès de son plus jeune frère René, qui malade, sommeille dans son berceau.

Le père, dans la pièce voisine, dort tout habillé auprès de la petite Simone; deux garçons, Alphonse et André sont couchés à l'étage : Julien âgé de dix ans, est absent depuis midi. Par moments, Mariette guette son retour ; elle se tient alors à genoux sur le banc, accoudée à la fenêtre et soulève le drap de lit qui sert de rideau.

Tout à coup, dans la nuit noire, Mariette voit une lumière et, regardant, elle aperçoit dans le jardin une belle Dame lumineuse. Celle-ci est debout et regarde l'enfant. Elle est jeune, très belle, et elle sourit d'un très beau sourire. Elle est légèrement penchée vers la gauche (Mariette avait commencé par avoir une sensation de lumière ; cette sensation fut suivie d'un effort d'attention et de discernement. Elle vit une lumière dehors ; puis les yeux s'adaptèrent, elle perçut les contours, les lignes, les traits.) ; les mains sont jointes et les doigts sont quelque peu tournés vers le bas.

Saisie, inquiète, ne sachant que penser, Mariette se déplace, regarde de droite, de gauche, de plus haut, de plus bas et enfin se demande si ce n'est pas un effet de la lampe à pétrole qui est sur la table. Elle la porte dans l'autre pièce et revenue à la fenêtre, elle voit la Dame plus clairement encore et son émotion s'accroît.

Mariette dit à sa mère qu'elle voit une belle Dame dans le jardin; la mère réplique : "sottises" Mariette insiste car la belle Dame est si bien habillée : robe toute blanche, ceinture bleue.

Elle presse sa mère de venir elle aussi regarder ; mais celle-ci n'accorde à ces "sottises" qu'une attention dédaigneuse, prie sa fille de la laisser tranquille et dit en plaisantant :

-"oh ! oui, c'est mutwé l'Sainte Vierge (c'est peut-être la Sainte Vierge). Mariette continue d'inviter sa mère à venir voir. Pour avoir la paix, celle-ci s'approche de la fenêtre et voit une forme blanche lumineuse, comme une personne voilée d'un grand linge, la tête légèrement inclinée vers la gauche et la saillie des coudes apparente.

Vives affirmations alors de part et d'autre.

-"c'est une macrale dit la mère (c'est une sorcière).

Non, maman, je te dis que c'est vraiment la Sainte Vierge ; Elle me sourit ; Elle est tellement belle !

Mariette propose à sa mère de regarder du même point qu'elle ; la mère ne voit toujours qu'une forme blanche et après un temps d'observation, cédant à la peur, elle laisse tomber le rideau et retourne auprès du berceau. Mariette cependant continue à regarder l'apparition ; elle n'a plus peur ; Elle prend un chapelet qu'elle avait un jour ramassé sur la route de Tancrémont et qu'il lui arrivait de temps en temps d'égrener. Elle récite deux ou trois dizaines d'Ave. Elle voit la dame qui remue les lèvres mais n'entend rien. Enfin, la Dame lui fait de la main un signe d'appel : Sa main gauche était sur la poitrine, la main droite à hauteur de la tête, l'index faisant le signe. Mariette comprend l'invitation et, quittant la fenêtre, elle exprime à sa mère le désir de répondre à l'appel. Celle-ci lui défend de sortir et même l'en empêche en fermant la porte à clef. L'enfant aussitôt retourne à la fenêtre mais la dame était partie. La mère à son tour va regarder et ne voit plus rien non plus. Dans son grand désir de revoir l'apparition, Mariette continue à prier pendant un certain temps. Son attente est déçue et elle se résigne en silence.

Quand Julien rentra, Mariette et sa mère ne parlèrent guère ou pas du tout de la vision. "Nous avons laissé tomber cela dans l'eau".

La mère ne croyait pas un mot des sottises de sa fille. Mariette dit simplement à Julien qu'elle avait regardé après lui et qu'elle avait vu quelque chose de beau. Mais Julien l'ayant traité de sotte, elle n'alla pas au-delà de cette légère allusion. Là-dessus, on a envoyé Julien se coucher et on a été tous dormir.

Le lendemain, Mariette raconta à son père ce qui lui était arrivé ; Celui-ci se mit à rire. Ce n'est pas vrai ! T'ess't'eune sotte ! (Tu es une sotte).

Quand à la mère Beco, elle dit plus tard : "Je me demande s'il ne fallait pas rapprocher ce fait de certaines histoires de macrales racontées par ma mère, d'autant plus qu'à ce moment, tout nous tournait mal ; nos enfants étaient malades ; nous avions du malheur dans le bétail"

Cependant Beco ne laissait pas d'être un peu intrigué parce qu'il connaissait la droiture de sa fille. "Mariette, déclarait-il, n'a jamais menti". Et aussi parce que sa femme, durant la vision de Mariette, avait vu une forme, une lueur ; Il voulait vérifier les affirmations de sa femme et de sa fille. A sa demande, Mme Beco alla lui désigner la place où la forme blanche se tenait. Peu après, Mariette fut priée elle aussi d'indiquer l'endroit de la vision. Elle désigna exactement le même point que sa mère. La journée s'écoula dans la monotonie coutumière. On ne parla plus de l'événement.

Toutefois, le père Beco demeurait impressionné. Il conservait une vague inquiétude, partagée par sa femme et cherchait une cause à ces deux illusions simultanées. Il décida de tenter une expérience avec la lampe. Posant celle-ci sur la table à sa place habituelle, puis la faisant glisser de côté et d'autre, écartant le rideau de la fenêtre, il essaya de diriger la lumière sur l'endroit désigné par sa femme et par Mariette.

La lumière donnait droit sur la route et non sur le jardin. Il sortit pour aller vérifier. Il avait même, pour mieux réussir jeté de l'eau à l'endroit désigné, afin de rendre compte si l'eau, rapidement congelée, ne pouvait produire un reflet qui aurait frappé l'enfant. Cet échec ne pouvait qu'impressionner davantage le père Beco.

Ce même lundi, Mariette s'était rendue à l'école avec ses frères. Elle passa devant la maison de son amie Joséphine Léonard et comme de coutume, celle-ci l'accompagna. En chemin, on parla de choses et d'autres. A la récréation, Mariette, cessant de jouer, appela son amie derrière le marronnier. "J'ai vu la Sainte Vierge" Croyant à une plaisanterie, Joséphine se moqua de Mariette et celle-ci pleura.

Un peu ébranlée par ce chagrin, Joséphine lui demande "Comment l'as-tu vue et comment était-elle habillée ?" Mariette raconte alors très brièvement la scène du dimanche soir : "C'était une belle Dame avec une robe blanche, une ceinture bleue, toute illuminée, un chapelet à son bras, la tête penchée à gauche, une rose sur le pied droit."

"Il faudrait le dire à monsieur le chapelain", ajouta Joséphine. A midi, les deux fillettes retournèrent à la maison et revinrent ensuite à l'école sans plus parler de l'événement. A quatre heure, Mariette et Joséphine prirent le chemin du presbytère. Mariette était partagée entre deux sentiments : elle répugnait à confier sa vision au chapelain et cependant désirait être rassurée par le seul prêtre qu'elle connaissait. Les deux enfants pénétrèrent au presbytère ; Joséphine rapportait un livre emprunté à la bibliothèque paroissiale, qui était établie dans la demeure du chapelain.

Mariette soufflait à son amie : "Dis-lui", mais Joséphine demeurait silencieuse. Elle n'osait pas. Le chapelain interrogea : "Qu'est-ce que Mariette dit là ," Joséphine répondit " Il y a Mariette Beco qui a vu la Sainte Vierge" Alors, Mariette effrayée, s'enfuit. Joséphine resta seule avec la chapelain. Elle précisa que la visite avait eu lieu la veille au soir dans le jardin des Beco. Le chapelain répondit en souriant : " On ne voit pas la Sainte Vierge aussi facilement que cela. Mariette aura entendu parler des enfants de Beauraing et elle croit voir la Sainte Vierge" puis, il enjoignit à l'enfant de ne pas raconter la chose et la congédia.

Sur la route, Mariette attendait le retour de son amie. Son émotion fut vive quand elle apprit que le chapelain était aussi sceptique que Joséphine elle-même. Elle pleura beaucoup, tant le refus de croire à son récit l'indignait. Elle répétait en tapant du pied : "Je sais bien que je l'ai vue, j'en suis sûre" et elle redit à nouveau comment était l'apparition.

Les larmes de Mariette ne sont pas signe d'abattement, de faiblesse, Car, dit Joséphine : "elle n'était pas facile et ne se laissait pas faire ; elle se battait avec les garçons, on n'osait rien lui dire". Nous nous disputions aussi parfois mais le lendemain, elle venait m'appeler pour aller à l'école". Si ce jour-là, elle s'attriste c'est que croyant être comprise par son amie, elle est déçue et comme trahie dans son affection. Sous l'écorce rude, sous les allures sauvages de cette gamine inculte, se révélait clairement la sensibilité d'une âme loyale.

Nous connaissons les antécédents religieux de Mariette.

Or, le mercredi 18 janvier, on la vit avec étonnement assister pieusement à la messe et au catéchisme.

Persuadée d'avoir vu la Sainte Vierge et avide de la revoir, Mariette sent qu'elle doit être plus pieuse. Son instinct chrétien la pousse à retourner à l' église, à assister à la messe, au catéchisme, à se rapprocher du prêtre. Ainsi, elle veut plaire à la Sainte Vierge. Le mardi, elle s'était informée de la leçon du jour... vraisemblablement auprès de son amie Joséphine Léonard ; et le soir après l'école, elle s'était mise en devoir de l'apprendre. Aussi, après avoir assisté à la messe de sept heures et demie et au catéchisme qui suivit, elle répondit bien aux questions, elle connaissait sa leçon. Très surpris de ce changement, le chapelain voulut l'affermir et, après la leçon, il retint Mariette pour l'encourager. Il entrevoyait une liaison possible entre la vision rapportée par Joséphine Léonard et l'attitude nouvelle de Mariette. Il désira savoir de celle-ci ce qui s'était passé. Mariette répondit aux questions avec une assurance qui frappa le chapelain et qui le laissa rêveur.

L'enfant au regard si sincère ne mentait pas. Elle affirmait, comme la chose la plus simple, avoir vu la Sainte Vierge. Cependant, le chapelain se garda bien d'exprimer une adhésion quelconque au fait lui-même. Il exprima à Mariette qu'elle devait aimer la Sainte Vierge mais ne pas s'imaginer la voir apparaître sans raison. D'ailleurs, la chose est simple : qu'elle tire de celle-ci la leçon de la prière et qu'elle ne s'inquiète plus de rien. Il faut surtout ne rien dire à personne si ce n'est à papa et à maman.

Avant de partir à l'école, Mariette alla s'agenouiller à l'autel de la Sainte Vierge et y pria de tout son coeur.

La journée s'écoula sans autre incident. Le chapelain, lui, s'en tint à l'hypothèse de l'illusion.

Deuxième apparition :

Mercredi, 18 janvier 1933

Chez Beco, la soirée se passait comme de coutume, quand vers dix-neuf heure, Mariette sans mot dire sort dominant sa peur habituelle de l'obscurité. Son père étonné, la suivit peu après parce qu'elle s'attardait dehors. Il la voit à genoux sur la bordure du sentier qui relie le seuil de la maison à la barrière du jardin, à l'endroit que marque la première colonne en bois de la chapelle actuelle.

Elle prie à voix basse sans se soucier du froid très vif (12 degrés sous zéro), ni de l'obscurité. Elle égrène son chapelet ; soudain, elle tend les bras, la Vierge lui apparaissait au-dessus du bois, toute petite dans le lointain ; elle s'approchait, grandissant à mesure.

Passant entre les cimes de deux grands sapins, elle s'arrêta au-dessus de terre à quelques pas de la voyante.

L'endroit était le même que le dimanche précédent ; la Vierge se tenait à trente ou quarante centimètres au dessus du sol, dont Elle était séparée par un nuage un peu grisâtre. "Ce nuage avait une apparence de fumée" dira la voyante. Les mains de la Vierge étaient tournées vers le haut. Elle était lumineuse, belle, rayonnante comme le soleil, plus encore étincelante encore. Une auréole, en forme de disque d'où pointaient des traits lumineux nettement découpés coiffait en arrière le sommet de la tête.

la Vierge de Banneux portait une auréole qui ne nimbait pas la tête. Les rayons étaient disposés en disque, appuyés en arrière au point central de la tête. La voyante les a comparés à des "crayons" brusquement tronqués. Ils n'avaient pas cet allongement diffus qui se dégrade insensiblement. Ajoutons, pour être complet, qu'il y avait deux types de "crayons" ; le type long, le type moyen.Les types longs étaient séparés par les types moyens. On peut les rapprocher des rayons qui formaient la couronne de la Vierge de Beauraing et qui, au dire des voyants sortaient de la tête. Il est probable qu'il y a une connexion étroite entre la couronne de Beauraing et l'auréole de Banneux.

Mariette voit la robe toute blanche, tombant jusqu'à terre, et couvrant le pied gauche. Comme la première fois la Dame se tenait penchée dans une attitude exquise de douceur et de bonté. Le pied droit était visible, nu et orné d'une rose d'or. Sur la tête un grand voile , tout blanc, lui aussi ; la robe serrée à la taille par une ceinture bleue. Sur l'avant bras droit, un beau chapelet blanc.

Le père, bouleversé, angoissé, voulut éprouver l'enfant ; il s'éloigna, disparut derrière la maison et revint, puis entra dans la maison, en ferma la porte à clef avec bruit ; il sortit encore, s'éloignant jusqu'au bout du jardin contournant les groseilliers et finit par s'approcher de Mariette, qui n'avait pas changé d'attitude. Il l'apostrophait rudement : "Tu deviens sotte sans doute"... pas de réponse.

Le chapelet en mains, elle priait tout bas, le regard légèrement dirigé vers le haut.

Cependant, Beco pressentait une manifestation supérieure et n'osait toucher sa fille. Il était inquiet et perplexe. Allons prévenir le chapelain, pensa-t-il, puisqu'elle prie. Il enfourcha sa bicyclette et se rendit au village. Le chapelain était absent. Ce fut son voisin, Michel Charlesèche, homme positif et de bon conseil, qui fut alerté. Les deux hommes revinrent à pied, accompagné du fils Charlesèche, âgé de onze ans.

Durant tout ce temps, Mariette était restée à contempler la Dame souriante ; celle-ci remuait doucement les lèvres comme si elle priait, mais Mariette n'entendait rien. Puis la Dame fit à Mariette un signe d'appel de la main et s'éloigna à reculons, les pieds toujours posés sur le nuage qui la séparait du sol. Mariette la suivit. Elle franchissait la barrière et s'engageait sur la route, quand survinrent Beco et ses deux compagnons. Ils la virent passer à deux mètres devant eux, la tête immobile, un peu relevée. "Où vas-tu ? Reviens" Sans se retourner ni s'arrêter, calmement, Mariette répond : "Elle m'appelle".

Tombant à genoux, elle fait halte un instant, se relève et reprend sa marche. Ils la hèlent de nouveau. Elle ne répond pas ; mais lentement, poursuit sa marche, sans se préoccuper de l'endroit où elle pose le pied. Les trois témoins angoissés la suivent. Mariette avance vers la Vierge qui continue à glisser à reculons, sans cesser de regarder l'enfant. Un peu plus loin, elle tombe encore à genoux ; les témoins entendent le choc des genoux, heurtant le sol durci par la gelée. Mariette s'était agenouillée parce que la Dame s'était arrêtée. Puis la Dame fit de nouveau un signe d'appel et Mariette suivit.

Les témoins la laissèrent s'avancer dans l'obscurité plus profonde ; ils se trouvaient à vingt-cinq mètre environ de l'enfant, quand ils la virent tourner brusquement à droite et s'agenouiller au bord d'un fossé, devant une petite source. Un mince filet d'eau, un suintement, disent les habitants. La Dame était allée se placer par delà le fossé, au-dessus du talus.

Elle dit à Mariette : "Poussez vos mains dans l'eau". Sans hésiter, l'enfant obéit, le chapelet lui glissa des mains qu'elles avait disjointes et baignées consciencieusement. Les témoins qui s'approchaient entendirent le clapotis de l'eau. Ils étaient arrivés près de Mariette, quand elle répéta les paroles que venait de lui adresser la Vierge :" cette source est réservée pour moi ".

Charleséche, surpris, regarda vers le talus comme s'il s'attendait à y voir quelqu'un. Mariette dit encore, répétant les paroles mêmes de la Vierge : "Bonsoir, au revoir".

Alors la Dame s'éleva soudain au-dessus des sapins proches de la source ; sa face restait tournée vers l'enfant. A mesure qu'Elle s'éloignait, Elle apparaissait plus petite.

A ce moment, comme si elle sortait d'un rêve, l'enfant pris contact avec l'entourage. Car, durant tout ce temps, elle n'avait prêté aucune attention à la présence des trois témoins. Elle paraissait éblouie, se frottait les yeux et se couvrait la figure du bras droit, expliquant qu'elle avait mal aux yeux. L'apparition avait duré plus de tente-cinq minutes.

Les témoins l'interrogèrent ; ils apprirent que les paroles prononcées par Mariette étaient la répétition de celles prononcées par la Dame elle-même. Son père la prit par la main et la reconduisit à la maison. Les questions commencèrent, et Mariette, sans se faire prier, répondit.

Le chapelain, qui revenait de Liège vers 21 heures, fut avisé des événements par Charleséche. Il décida de prendre conseil auprès d'un prêtre religieux, voisin de Banneux ; accompagné de ce dernier et d'un autre témoin, il se rendit chez Beco. Vers 22 heures, les parents de Mariette reçurent les visiteurs et furent priés de raconter les événements. Après quoi, ils montèrent à l'étage, accompagné du chapelain et purent constater que Mariette dormait tranquillement.

Troisième apparition :

Jeudi 19 janvier 1933

Ce jour-là, le 19 janvier, Mariette va à l'école le matin et prit part à des jeux sportifs l'après-midi. Elle remporta le prix d'une course à pied.

Prenant à part son amie Joséphine, elle l'entretint encore des apparitions. Joséphine n'en dit rien aux autres fillettes, elle n'en parla qu'à sa soeur aînée et ensuite à sa mère et cela seulement après une semaine.

Cependant, le chapelain, voyant l'apparition se reproduire, frappé de son allure, estima qu'il était sage de suivre les choses de près. Il se garda cependant de paraître sur les lieux mais pria les témoins sérieux de s'y rendre et de l'informer. Il prévient aussi Monseigneur l'Evêque.

Or, vers dix-neuf heures, malgré le mauvais temps, la tête couverte d'un vieux pardessus, sort accompagnée de son père.

A quelques pas de la maison, elle se met à genoux sur la neige et prie tout bas. Après une ou deux dizaines, l'enfant tend les bras et s'écrie : "Oh ! la voici!" un moment de silence, puis elle questionne : "Qui êtes-vous, ma belle Dame ?" La Vierge répond : "Je suis la Vierge des pauvres".

La Dame était apparue au loin dans le ciel, toute petite. Elle avait grandi en approchant et était venue s'arrêter dans le jardin, à la même place que les deux premières fois. Son aspect était identique à celui des précédentes apparitions. Elle va en glissant vers la source. Mariette, comme la veille, se lève et se dirige vers la sortie du jardinet.

Plusieurs témoins assistent à la scène, silencieux. L'enfant va posément, regardant plus haut qu'elle. Aux trois endroits où elle s'est arrêtée la veille, elle fait halte, et se met à genoux, sans précipitation, sans paraître se douter de la présence du groupe de témoins qui la suivent de près. A la source, elle s'agenouille, le regard fixé au-dessus du talus où la dame s'était placée.

Elle pose alors une seconde question :"Belle Dame, vous avez dit hier : cette source est réservée pour moi. Pourquoi pour moi ? " et, en se désignant, elle porte les mains à la poitrine.

Le sourire de la Dame s'accentue (Mariette rapporte que la Dame a ri de sa demande ingénue). Elle répond : " cette source est réservée pour toutes les nations". Une pause, puis : "pour soulager les malades". Mariette répète ses paroles d'une voix claire et bien nette. Ensuite, elle dit avec une force expressive : "Merci, merci" et plus doucement : "je prierai pour toi", répétant les paroles de la Dame. Enfin, "Au revoir" parole également prononcée par la dame. la Vierge s'éloigna alors, s'élevant au-dessus des sapins et devenant plus petite. Nous estimons la durée de la vision de sept minutes environ.

Après l'apparition, Mariette se leva, revint vers le milieu de la route et, apercevant son père, l'embrassa. Elle se frotta les yeux. Les témoins, assez émus, échangèrent quelques mots et se mirent à prier. Ils conduisirent Mariette à la maison.

Un interrogatoire y eut lieu tout de suite.

Rendant compte de son apparition, l'enfant articula, en détachant parfaitement les trois syllabes, le mot na-ti-on, dont elle ne comprenait pas le sens. On dut le lui expliquer. Un des témoins se servit d'une mappemonde pour lui faire comprendre ce que sont les nations. La parole "soulager les malades", avait touché le coeur de l'enfant, elle y avait répondu par un double merci, bien qu'elle n'eût pas bien compris le sens exact du mot soulager (le mot soulager était totalement inconnu). Elle avait pressenti que c'était une bonne chose, car la Vierge n'avait pas cessé de sourire. Le médecin de famille put l'interroger devant d'autres témoins : rien n'indiquait un état pathologique.

Quatrième apparition :

Vendredi 20 janvier 1933.

Le lendemain, vendredi 20 janvier, vers dix-huit heures et demie, Mariette, qui avait été un peu souffrante était encore au lit et dormait profondément. Vers dix-huit heure quarante-cinq, elle s'éveilla, se leva, vint dans la cuisine et regarda l'heure et s'habilla. Ses parents tentèrent de s'opposer à son dessein de sortir.

"Il fait trop froid, tu n'es pas bien portante". Ce fut vain : Mariette agacée se mit à pleurer, déclarant qu'au besoin elle sauterait par la fenêtre. Les parents cédèrent. Suivie de son père, Mariette sortit, s'agenouilla dans le sentier du jardin et prenant son chapelet, se mit à prier tout bas. Il y avait quelque vingt témoins. Après deux minutes, ouvrant un peu les bras, elle s'écria d'un ton très naturel : "Oh ! La voici !" peu après, l'enfant demanda d'une voix très claire : "Que désirez-vous, ma belle Dame ?" Une pause et l'enfant reprit : "Oh ! Une petite chapelle" d'un ton légèrement interrogatif.

Ensuite, on vit l'enfant s'incliner, se pencher en avant, puis s'écrouler sur le sol, comme si elle était évanouie.

Voici ce que durant cette scène de deux ou trois minutes Mariette avait vu.

A la demande de l'enfant, elle répondit : "Je désirerais une petite chapelle". Puis Elle disjoint les mains. De la main droite, elle traça le signe de la croix tout en s'en allant, semble-t-il. C'est alors que Mariette perdit connaissance. Autour de l'enfant étendue, les assistants se sont empressé de sa santé. Le visage était normal, sans pâleur, les yeux à demi-fermés, les membres étaient souples. On lui souleva la tête son père l'appela : "Mariette" mais l'enfant restait inerte. Aidé d'un voisin, Beco transporta sa fille à la maison et déposée sur un lit, Mariette reprit bientôt conscience. Cet affaissement a pu durer quelque trois minutes.

Quand le Dr Chaumont vit l'enfant, celle-ci était revenue à elle ; il lui prit le pouls et le trouva normal. Elle ne paraissait nullement souffrante. Sur avis du médecin, on cessa de s'occuper d'elle. Peu après, elle dormi tranquillement.

L'intervalle :

Le samedi 21 janvier, Mariette ne se rendit pas à l'école. L'après-midi, elle alla chez le chapelain. Chemin faisant elle rencontra sa grand-mère qui venait s'informer et à laquelle elle répondit peu de chose.

A quatorze heures quarante-cinq, le chapelain interrogea Mariette. Après quoi, celle-ci voulut prier à l'église. Le chapelain l'y accompagna, lui donna la bénédiction de saint Jean, puis lui suggéra que vraisemblablement la Vierge ne viendrait plus.

La bénédiction reçue, la veille semblait indiquer la fin des apparitions.

Vers dix-neuf heures, la petite demanda la permission de sortir. Malgré l'accident de la veille, les parents ne firent aucune opposition. Mariette se mit en prière. Après quelque temps, interpellée par un témoin, elle avoua qu'elle ne voyait rien puis se levant elle déclara : " C'est fini, la Vierge m'a bénie hier, elle ne reviendra plus" elle rentra chez elle, triste. On voulu lui faire croire qu'elle reverrait encore la Vierge, mais elle maintint son dire. Trois semaines s'écoulèrent ensuite sans aucun incident. Mariette allait régulièrement à l'école et au catéchisme. C'était pour chapelain, l'occasion de parler à Mariette de ses visions mais systématiquement, il évita tout entretient.

Lui-même n'avait pas en ce moment une opinion arrêtée, il s'attendait plutôt à ce que l'affaire n'eût pas de suite.

Les parents Beco, convaincus de la réalité des apparitions, laissaient désormais leur fille sortir à sa guise.

Tous les soir, quelle que fût la rigueur du temps, à dix-neuf heures, Mariette sortait de la maison et à genoux récitait le chapelet. Y assistaient quelques villageois, parfois des étrangers. Le groupe, une douzaine au début diminua bientôt. Parfois Mariette se trouva seule. Souvent le froid fut intense. Mariette se couvrait d'habitude la tête et les épaules d'un vieux pardessus de son père. Elle s'agenouillait dans la neige, sur un vieux sac qui servait de paillasson. Elle se tenait dans le sentier, tournée vers le bois, un peu de biais, dans la direction de Louveigné, les yeux fixés vers une échancrure entre deux cimes de sapins, qui marquaient la voie suivie par la Dame.

Elle commençait immédiatement le chapelet sans faire attention aux personnes présentes. Celles-ci, après le chapelet, lui proposaient souvent de rentrer mais Mariette voulait continuer. La prière était ainsi de longueur variable : un ou deux chapelets, parfois trois, quatre, ou même six voire jusqu'à sept chapelets.

Mariette priait d'une manière simple et naturelle, sans nulle ostentation, sans exaltation, mais avec une attention soutenue, une conviction pieuse.

Elle sortait ainsi chaque soir parce qu'elle désirait ardemment revoir encore la Dame.

Chaque soir ainsi, elle se relevait cruellement déçue et disait : "Elle ne reviendra pas ce soir"

Parfois, elle pleurait si longuement et si amèrement qu'un témoin a dit : " Elle faisait pitié "

Par ailleurs, elle était l'objet de la dérision générale. Elle ne pouvait traverser le village pour se rendre à l'école sans être en butte aux moqueries. Un soir qu'elle priait seule, des vauriens tentèrent de l'effrayer. Un autre jour, de mauvais garçons la frappèrent si durement au visage qu'elle conserva pendant quelque temps les marques de ces violences.

Cinquième apparition :

Samedi 11 février 1933

Le samedi 11 février, à dix-neuf heures, la fillette couverte d'un paletot de son père, sortit, s'agenouilla dans le sentier à quelques pas de la maison et récita le chapelet normalement. Des visiteurs, à genoux aussi, priaient avec elle. Le chapelet fini, Mariette se leva. Les assistants firent de même après un moment, elle leur proposa de continuer la prière. Le père Beco, lui, rentra à la maison. On récita le second chapelet debout. On venait de commencer la cinquième dizaine, quand, brusquement, Mariette se dirigea vers l'entrée du jardin. Elle était très droite, les mains jointes, le regard légèrement élevé, le visage calme et comme figé dans l'attention. Elle passa devant un prêtre qui l'interpella : "Où vas-tu, ma petite fille ?" Elle ne répondit pas.

Se dirigeant vers la source, elle récitait des Ave à mi-voix et faisait les génuflexions aux mêmes endroits que précédemment.

Grâce au clair de lune, on put bien observer ses traits : le regard était immobile, les paupières fixes.

Arrivée à la source, face au talus, Mariette s'agenouilla et dit une dizaine d'Ave environ ; elle se pencha, plongea ses mains dans l'eau, puis, avec la croix du chapelet, se signa lentement. Elle se tut quelque temps. Une dame s'approcha s'elle, observa son regard et lui tâta le pouls. Ensuite, Mariette prononça ces seules paroles : "merci, merci !" après un moment de silence, brusquement, elle se leva.

Aussitôt, elle se mit à pleurer, se cachant la figure avec le bras droit ; puis, marchant très vite, sans prêter attention à personne, elle retourna à la maison. Les témoins l'y suivirent. Mariette, accoudée au bord de la table, la tête sur le bras droit, continuait à sangloter. Des dames s'empressèrent autour d'elle et la questionnèrent. Toute à son émotion, elle ne répondit pas ou disait "Attendez"

Cela dura plusieurs minutes. Les visiteurs parlèrent de se retirer.

"Oh ! Non, attendez un peu " dit-elle.

Enfin, elle cessa de pleurer, se leva et dit : "A mon papa"

Elle passa avec son père dans la chambre voisine dont la porte resta à demi ouverte. Les témoins demeurés dans la cuisine, voyaient Mariette qui se penchait vers son père. L'un deux perçut la confidence qu'elle lui faisait.

"La Sainte Vierge, confiait-elle avait dit : je viens soulager la souffrance"

En wallon, elle ajouta qu'elle ne comprenait pas ce que cela signifiait. Le père traduisit en wallon. Rentré dans la cuisine, le père communiqua la nouvelle et l'enfant répondit à toutes les questions.

Le soir même, les témoins et Mariette se rendirent chez le chapelain. Celui-ci, après avoir entendu le récit des témoins, procéda à l'interrogatoire de Mariette. Enfin, l'enfant demanda à pouvoir communier le lendemain. Après quelque instance, le chapelain y consentit.

Selon ces interrogatoires immédiats, Mariette avait vu, comme les autres fois, la Dame venir de loin, toute petite et grandissant à mesure qu'Elle approchait. Elle s'était posée dans le jardin à la même place.

Dans l'aspect, le vêtement, l'attitude de la Dame, nul changement. C'est aussi en glissant à reculons que la Dame s'était portée à la source. Là, Elle avait dit : "Je viens soulager la souffrance" A quoi, Mariette avait répondu par un double merci. La Dame avait dit encore : "Au revoir", puis s'était éloignée, diminuant et disparaissant au-dessus des sapins.

Toute l'apparition dura une dizaine de minutes.

Sixième apparition :

Mercredi 15 février 1933 Mariette ne récita que deux chapelets ; le temps était très mauvais, Nulle vision.

Le mercredi 15, dans l'après-midi, une dame de Liège fit visite aux Beco. Elle revint le soir assister à la prière avec une voisine du chapelain. Mariette, toute prête, portant un petit caban et un béret blanc, attendait l'heure habituelle. A dix-neuf heures, on sortit.

Mariette s'agenouilla dans le sentier ; les témoins se rangèrent derrière elle, et le chapelet commença. La mère Beco vint se joindre au groupe ; c'était la première fois qu'elle le faisait.

Mariette priait très bien, pieusement, tranquillement. Après un premier chapelet, elle fit une petite pause puis commença le second. Après deux dizaines, l'enfant se tut, la tête dressée. Le silence dura un instant, puis Mariette dit très distinctement : "Sainte Vierge", monsieur le chapelain m'a dit de vous demander un signe". Mariette garda le silence un temps assez long : trois minutes environ. Quelqu'un, sa mère vraisemblablement lui dit : "n'as-tu pas froid ?" Mariette ne répondit pas.

Puis elle continua le chapelet interrompu ; mais elle n'observait plus le nombre exact des dizaines d'Ave ; elle pria d'une voix émue, tremblante qui alla s'affaiblissant et qui, vers la fin, fut accompagnée de pleurs. Elle pria de la sorte un temps notable. Il semble même qu'elle ait achevé le second chapelet.

Puis, on vit Mariette prosternée, tête à terre ; elle continuait de pleurer sans rien dire. La mère Beco tenta de relever sa fille et de l'interroger. Mariette ne répondit rien. Une dame intervint et la releva malgré sa résistance.

Immédiatement, on lui demanda : "pourquoi pleures-tu ?" Sanglotant, elle répondit : "Parce qu'Elle est partie"

- Tu l'as donc vue ? A-t-Elle répondu à ta question ?

- Oui

- Qu'a-t-elle dit ?

-" Croyez en Moi, je croirai en vous " "Priez beaucoup; Au revoir "

Comme il faisait froid, on ne resta pas plus longtemps au jardin. A la maison, mariette s'assit, affalée sur la table le visage caché au creux du bras replié. Elle pleurait encore. On lui demanda de répéter les paroles de la Vierge. Mariette répliqua en protestant : "Je vous l'ai déjà dit" et ce sans lever la tête.

Entre-temps, le père Beco descendait de l'étage. Sa femme lui dit : "Elle est encore venue !" Il fut saisi, devint tout pâle et pouvait à peine parler. Puis les visiteurs s'en allèrent.

Mariette répéta qu'elle avait vu exactement la même Dame venir de loin, au-dessus des sapins et se poser à l'endroit habituel. Après la demande d'un signe demandé par le chapelain, la Dame avait dit :"Croyez en Moi, je croirai en vous" Un silence... puis elle communiqua un secret à Mariette et dit :"Priez beaucoup". Enfin, pendant que Mariette continuait le second chapelet, la Dame dit : "Au revoir". S'élevant au-dessus des sapins, elle disparut dans le lointain du ciel.

La durée de la vision fut d'une dizaine de minutes environ.

Septième apparition :

Lundi 20 février 1933

Le lundi soir, 20 février 1933, peu avant dix-neuf heures, Mariette sortit, accompagnée de quelques témoins. Elle s'agenouilla et commença la prière. Les assistants restaient debout. Il y avait de la neige, il faisait très froid ; Un premier chapelet fut récité. Au second chapelet, Mariette se mit debout.

A la fin de ce second chapelet, Mariette brusquement tombe à genoux ; elle tend légèrement les bras, sa prière devient plus rapide, la voix est plus élevée, plus expressive. Les assistants se mettent à genoux. Après un instant, Mariette se lève et va vers la route ; elle s'arrête trois fois pour s'agenouiller et prie à chaque arrêt. A hauteur de la source, elle tourne brusquement à angle droit vers celle-ci, et va s'agenouiller au bord du fossé, le regard levé. Elle prie une dizaine d'Ave, puis elle se tait, pleurant, la tête baissée et la figure cachée dans les mains.

Les témoins l'interrogent aussitôt. "Qu'est-ce que la Sainte Vierge t'a dit ?"

- Elle m'a dit : "Ma chère enfant, priez beaucoup" après quoi Elle cessa de sourire. Enfin, avant de s'en aller, Elle dit "au revoir" et disparut.

Ce soir-là, le père Beco, montant vers les vingt-deux heures et demie, trouva Mariette qu'il croyait au lit depuis longtemps, à genoux auprès de sa couchette, le chapelet au doigt. Le rapprochement s'impose ; la Dame avait dit à l'enfant : "Priez beaucoup"

Huitième apparition :

Jeudi 2 mars

Le jeudi 2 mars, vers dix-neuf heures, Mariette sortit, munie d'un sac et la tête recouverte d'un châle. Elle s'agenouilla dans le sentier, quelques témoins étaient présents. Une dame l'abritait sous un parapluie car il pleuvait très fort. La prière commencée, la mère Beco et l'un des garçons vinrent s'y joindre. Deux chapelets furent récités. Tout à coup, la pluie cessa, le ciel s'éclaircit, les étoiles brillèrent. Mariette continua le troisième chapelet.

Vers la troisième dizaine, il y eut un changement soudain dans la récitation et dans l'attitude. La voix s'éleva et les Ave se précipitèrent.

Mariette, étendant légèrement les bras, se releva d'un coup, sans effort, fit un pas en avant, puis se remit à genoux et continua de réciter quelques Ave, rapidement, une dizaine environ. Elle était seule à prier. L'enfant se tut, puis par deux fois prononça distinctement : "Oui... oui". Ensuite, elle se prosterna, jusqu'à terre, la tête au sol, comme une petite masse. Elle pleura fort et dit des Ave entrecoupés de sanglots.

Un témoin alla prévenir le père. La mère Beco s'approcha de l'enfant pour la relever ; on l'en empêcha.

Le père vint aussitôt, releva Mariette non sans peine, et l'emportant dans ses bras, rentra à la maison. Il la déposa sur son lit dans la seconde pièce, où l'enfant continua de pleurer. Ramenée dans la cuisine, encouragée par les dames qui la prirent sur leurs genoux, Mariette mit du temps à se calmer.

On lui demanda pourquoi elle pleurait tant : "La Sainte Vierge ne reviendra plus" , répondit-elle. "Elle m'a dit adieu". Entre temps, le père Beco, très ému, faillit se trouver mal. On lui donna quelques soins.

Enfin Mariette répondit aux questions. la Dame avait dit :" Je suis la Mère du Sauveur, Mère de Dieu. Priez beaucoup ! Adieu"

Elle déclara que la Dame lui était apparue comme d'habitude. Mais cette fois, Elle ne souriait pas et à la fin, Elle avait même paru triste.

En disant "Adieu", Elle avait béni l'enfant par l'imposition des mains et le signe de croix, puis était partie. Dès la rentrée à la maison, la pluie se remit à tomber.

La vision avait duré cinq minutes environ. Ce fut la pus courte des apparitions du second groupe, comme la quatrième avait été la plus brève du premier groupe.

Rien de plus pauvre en apparence que l'apparition de la Vierge des pauvres : des paroles d'une concision extrême. Dans les environs immédiats, elle n'a rencontré qu'indifférence. Jamais plus de quarante témoins.

Qu'on regarde par-delà les apparences !

Les apparitions de Banneux en Belgique ont été reconnues le 22 août 1949. En 1952 un sanctuaire y fut construit, qui est devenu un centre de pèlerinage très fréquenté.

Note : Selon un guide : "Banneux : La Vierge des Pauvres" Auguste Reul - Prêtre du Diocèse de Liège, Les endroits où Mariette tombe à genoux sont toujours les mêmes, ces chutes répétées sont symbole de nos découragements où les épreuves nous accablent. Trois dalles circulaires blanches ornées de l'insigne de banneux marquent les endroits où Mariette, en suivant la Vierge vers la source, s'est arrêtée pour s'agenouiller. A quatre reprises lors des apparitions, elle a suivi ce chemin, s'arrêtant toujours aux mêmes endroits.

Dans la petite Chapelle des Apparitions, l'endroit où la Vierge apparaissait est signalé par une mosaïque blanche marquée d'un chronogramme conçu par le père Scheuer : "Hug Venlens, Voluit Matrls recludere pectus". Qui veut dire : "Elle a voulu ouvrir son coeur de mère"

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